HISTOIRE
DES PECHES BASQUES



PECHE AU THON

De mai à octobre, plusieurs espèces de thonidés migrateurs fréquentent les eaux de surface du Golfe de Gascogne, dont la température, généralement supérieure à 14°C, leur convient. On trouve en particulier le thon rouge, le thon blanc (ou germon), la bonite à dos rayé (ou listao). Le thon blanc se distingue du rouge par sa taille commune plus faible (1 mètre de long pour 25 à 30 kg, contre 1 à 2 mètres pour 15 à 200 kg ), mais surtout par ses nageoires pectorales beaucoup plus développées.

Il y a plus de 300 ans, les bateaux basques exploitaient déjà le thon blanc près de leurs côtes, entre deux campagnes de pêche à la morue de l'Atlantique Nord-Ouest. A partir de la moitié du dix-neuvième siècle, la pêche au thon aux lignes traînantes pendant l'été constitue pour les Cibouriens et les Luziens une activité saisonnière complétant les pêches d'hiver de leurs bateaux à voile : la sardine au filet pour les traînières, les poissons de fond à la ligne pour les grandes chaloupes ( txalupa handi ).


Au début du vingtième siècle, les machines à vapeur remplacent la voile, portant le rayon d'action des pêcheurs à une centaine de milles. Devenus indépendants des humeurs du vent, les équipages, d'une douzaine d'hommes, peuvent rentrer tous les jours pour vendre les produits de leurs pêche. En 1928, des armateurs luziens font des essais conjoints avec des Sétois pour pêcher au filet tournant. Mais les résultats sont peu concluants. Cette technique est jugée trop aléatoire, et même dangereuse.

Dans les année 1920 et 1930, on compte jusqu'à soixante thoniers à vapeur à Saint-Jean-de-Luz. Le moteur diesel ne fera son apparition sur les bateaux basques qu'après 1930.


La pêche au thon à la cuillère

En 1933, un pêcheur de Biarritz obtient de bons résultats en remplaçant le leurre de paille de maïs par une pièce métallique. Devant ce succès, un bijoutier biarrot fabrique cette cuillère en série dès l'été suivant. En 1936, le procédé est bien au point, notamment pour le thon rouge. Utilisé principalement sur les petits bateaux, il demeure une technique d'appoint, complémentaire de la pêche à la paille de maïs.


La pêche au thon " alezian"

Avant la deuxième guerre mondiale, certains pêcheurs emploient une autre technique pour capturer le thon blanc. En effet, ils ont remarqué que le germon délaissait les leurres traînés lorsqu'ils étaient en présence de bancs d'anchois. Ils ont donc décidé de s'en servir comme appât : à l'aide d'un filet tournant, ils encerclent un banc d'anchois et le maintiennent contre le bateau pour attirer le thon, qui est alors capturé avec des lignes à main. C'est en améliorant cette technique que l'on aboutit, en 1949, à la pêche au thon avec un appât maintenu vivant dans des viviers.

En 1950, pour la troisième campagne à l'appât vivant, on voit apparaître des bateaux plus grands (de 16 à 19 m) construits dans les chantiers locaux, des moteurs plus puissants, des viviers intégrés à la coque, des pompes plus robustes, des passerelles plus pratiques, les premiers postes émetteurs-récepteurs de TSF, et les premières glacières à poissons. C'est une des plus fortes vagues d'investissements qu'ait connu l'économie luzienne. Saint-Jean-de-Luz devient le premier port thonier de France.


L'épopée des Basques de Dakar

La production locale ne suffisant plus à approvisionner le marché de la conserve, les Basques partent à la conquête de nouveaux lieux de pêche sur la côte occidentale d'Afrique. En 1955, pour cette première campagne à Dakar, sont construits les premiers "clippers ". Plus fonctionnels, équipé de viviers, ces bateaux de 25 m de forme américaine sont capables d'effectuer une double campagne : dans le golfe de Gascogne en été, et dans les eaux sénégalaises en hiver. La flotte basque à Dakar comptera jusqu'à une trentaine de bateaux, au début des années 70.


Les senneurs

En 1964 commence à se développer la pêche au thon à la senne tournante, dans les eaux tropicales, pour la capture de l'albacore. Les années 1970 marquent l'apogée des senneurs. Mais, en 1975, la principale société d'armement de ces navires est mise en liquidation : c'est la fin de la pêche industrielle dans le port de Saint-Jean-de-Luz - Ciboure.


retour en haut de page

Sommaire

Droits d'auteur